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Elle raconte à quel point elle se sent étonnamment forte dans une situation où ses sœurs carmélites meurent les unes après les autres. Eschatologie laïque Aujourd'hui, le monde entier cherche par tous les moyens possibles, des solutions à une pandémie affectant toutes les structures de la société. Dans ce contexte, il n'est pas vain de se demander si la pensée théologico-politique peut s'emparer de concepts qui furent avant tout religieux et qui renvoyaient à la colère de Dieu, ou au péché des hommes. Vivons-nous les derniers temps ? – Excelsis. Certains discours, de tendance radicale tant au point de vue religieux (évangélisme) que politique (théories complotistes), peuvent intégrer des éléments de discours religieux parvenant, consciemment ou inconsciemment, à faire leurs des arguments d'ordre religieux qui ont marqué le passé. Giorgio Agamben a montré, en se fondant sur les réflexions suscitées par Michel Foucault puis reprises par Roberto Esposito et la biopolitique dans son ouvrage Bìos, Biopolitica e filosofia, la généalogie d'une épidémie dont les conclusions sont l'état d'exception permanent.
Jeudis Théologie « Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais seulement le Père, et lui seul » (Matth 24, 36). Cette parole prononcée à Gethsémani souligne que la fin du monde n'est pas un secret. Le secret, c'est la fin des temps. Dans les derniers temps. Même pour le Fils, nous dit Jésus. S'interroger sur la différence entre fin du monde et fin des temps s'apparente à deux autres interrogations philosophiques fondées sur la connaissance scientifique et aussi anciennes que l'humanité: le monde est-il fait pour nous (question du principe « anthropique »)? Sommes-nous seuls dans l'univers? Toutes ces interrogations ont en commun de posséder une dimension vérifiable, positive, et une dimension plus subjective mais qui ressortit néanmoins elle aussi du registre de la vérité et de l'erreur. Cependant, il est loin le temps où Aristote pouvait fonder son modèle de cité sur l'harmonie alors supposée du cosmos. Notre univers, celui de la mécanique quantique (infiniment petit) comme celui de la relativité générale (infiniment grand), est irreprésentable.
L'interdiction de se marier est donc un des signes des derniers temps. Depuis longtemps, dans la chrétienté, certains ont imposé le célibat à un homme ou à une femme qui aurait un appel à servir Dieu. Nous voyons, malheureusement, où cela peut conduire. Pourtant, dans le livre de la Genèse, « l'Eternel Dieu dit: il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Genèse 2:18). Certes, l'apôtre Paul était célibataire, mais il avait reçu ce don de grâce de la part de Dieu (1 Corinthiens 7:7). Cet apôtre nous enseigne que « s'ils ne savent pas garder la continence, qu'ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler » (v. Les derniers temps. 9). Au chapitre 9 et verset 5, il nous éclaire aussi sur les autres apôtres et sur les frères du Seigneur: « n'avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur comme femme, comme font aussi les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas? ». Une autre caractéristique des derniers temps est l'interdiction de consommer des viandes.
L'épidémie en histoire des religions Les travaux de l'historien Jean Delumeau sont un repère de premier ordre afin d'appréhender toute la complexité d'une notion qui se met en place en Occident et qui fait des maladies un fléau de Dieu destiné à punir les péchés des hommes. Ce même système de pensée se retrouve, plus récemment, dans le cas du virus HIV et lors chaque catastrophe naturelle qui se produit sur la planète. Et ceci est certes dû à l'influence chrétienne, mais un certain discours musulman n'a à son tour aucun mal à s'en emparer pour stigmatiser la mauvaise conduite de l'homme. La Chute de l'homme par Lucas Cranach, illustration du XVIᵉ siècle. Lucas Cranach l'Ancien/Wikimedia Un discours sur la fin des temps appliqué à l'épidémie peut stigmatiser facilement le péché comme cause de ces catastrophes sanitaires. LES DERNIERS TEMPS. Et, à partir de là, en faire un des signes par excellence nourrissant tant l'imaginaire collectif que la peur qui lui est associée. En islam, l'illicite suscite les épidémies Pour ce qui est de l'islam qui, né dans des régions où la forte chaleur n'est pas un facteur favorable à la reproduction des virus, la pratique du pèlerinage à la Mecque favorise la propagation des maladies et donc des épidémies, comme l'a montré Sylvia Chiffoleau.
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