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16). Le sentiment de culpabilité vient aussi du fait que pour survivre au Lager, il faut la plupart du temps avoir renoncé à une part de son humanité: « Survivre sans avoir renoncé à rien de son monde moral, à moins d'interventions puissantes et directes de la chance, n'a été donné qu'à un tout petit nombre d'êtres supérieurs, de l'étoffe des saints et des martyrs » (cf chap. 9). De plus, le survivant se sent coupable d'être en vie et se demande finalement pourquoi il n'a pas subi le sort de ses camarades. 2. La question de l'Homme Dans ce témoignage que Primo Levi nous livre sur les camps de concentration, il nous invite aussi à une réflexion sur l'Homme. Si c est un homme chapitre 1 et. a. Révéler ce dont l'homme est capable L'expérience des camps de concentration a permis à Primo Levi, tel un anthropologue, d'observer ce dont était capable l'être humain, contraint à des conditions de vies exceptionnelles, ainsi écrit-il au chapitre 9: « le Lager a été […] une gigantesque expérience biologique et sociale. […] pour déterminer ce qu'il y a d'inné et ce qu'il y a d'acquis dans le comportement de l'homme confronté à la lutte pour la vie ».
Image démultipliée, tous « mirours » les uns des autres, ils sont interchangeables, ayant donc perdu ce qui faisait leur individualité. On constate d'ailleurs que l'auteur n'emploie pas une seule fois le pronom personnel « je » au cours de l'extrait, mais toujours « on » et « nous »: il est noyé dans la masse des déportés. Cette privation apparaît aussi sur le plan syntaxique par l'abondance des formes négatives dans le troisième paragraphe: « Il n'existe pas », « Il n'est pas possible » par l'allusion au « nom », répété deux fois aux l24 à 25, symbole ultime de l'identité, et dont l'auteur annonce qu'ils vont le perdre, pour devenir des numéros, comme l'explique la longue description sr la catégorisation qui suit juste notre extrait. Si c est un homme chapitre 13. Jusqu'aux vêtements deviennent des « nippes indéfinissables » (l8). Tous les moyens employés pour traduire l'horreur de cette « démolition », répondent à la volonté très claire de la part de l'auteur de dénoncer le système concentrationnaire, cette dénonciation passant par un certain nombre de procédés rendant sa démonstration très efficace.
« Nous sommes descendus, on nous a fait entrer dans une vaste pièce nue, à peine chauffée. Que nous avons soif! Le léger bruissement de l'eau dans les radiateurs nous rend fous: nous n'avons rien bu depuis quatre jours. Il y a bien un robinet, mais un écriteau accroché au-dessus dit qu'il est interdit de boire parce que l'eau est polluée. » (Page 26, chapitre 2). Puis les déportés doivent se dévêtir de tous leurs biens, et même se raser la tête ils n'ont plus rien de ce qu'ils avaient. Ils sont des milliers à avoir perdu leurs montres, leurs chaussures, leurs habits et leurs cheveux. 2367620326 Si C Est Un Homme Livre Audio 1 Cd Mp3 Entretien. Tout ira dans un feu intense. Ils sont de plus obliger de se faire tatoué un numéro dont ils seront baptisés, « Häftling: j'ai appris que je suis un Häftling. Mon nom est 174 517; nous avons été baptisés et aussi longtemps que nous vivrons nous porterons cette marque tatouée sur le bras gauche. » (Page 35, Chapitre 2). Ils se font numérotés comme de vulgaire vache destinée à l'abattoir. CONDITIONS DE VIE Pendant 1 an avec Primo Levi, je peux enfin me rendre compte de la vie que ces pauvres juifs mènent et surtout de la dureté incessante.
La juxtaposition des phrases, l'utilisation du présent de narratiob traduisent bien cette brutalité. Le malaise physique des prisonniers est rendu sensible par un contraste violent entre le chaud symbolisé par « l'eau… bouillante: cinq minutes de béatitude », leur seul répit, et le froid: « pièce glacée, neige bleue et glacée de l'aube ». Ce malaise culmine par le fait qu'ils sont « obligés de courir nus et déchaussés », suprême humiliation, symbole de la vulnérabilité la plus extrême. La Descente Du Train - Primo LEVI - Note de Recherches - alexbat96. La violence morale est traduite par l'expression: « en moins de temps qu'il ne faut pour le comprendre » (l9): on les prive déjà de la capacité à réaliser, à penser, à réfléchir: et comment comprendre une situation aussi inqualifiable, aussi absurde? On réalise à travers la manière de procéder des agresseurs que rien n'est laissé au hasard, que tout cela procède d'une mise en scène absurde mais délibérée visant à déshumaniser les prisonniers. On constate d'ailleurs que les agresseurs ne sont pas identifiables: dans le 1er paragraphe, ils apparaissent sous les termes « quatres hommes », l3 « barbiers »; dans le 3ème sous la forme du pronom personnel « ils » répété 8 fois; dans le dernier paragraphe sous la forme du pronom indéfini « on ».
1. Faire retentir un sinistre signal d'alarme Comme Primo Levi l'écrivait dans sa Préface de 1947: « Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme », ainsi son œuvre soulève d'abord une problématique essentielle autour de la singularité de la Shoah et de la barbarie mise en œuvre. a. Si c'est un homme / Primo Levi - Fiche de lecture - Myc4rie. La singularité de la Shoah Dès le premier chapitre, Primo Levi souligne le sort exceptionnel et inédit réservé aux déportés: ce ne sont pas des prisonniers ordinaires, jugés par la société qui veut punir les criminels. En effet, Primo Levi et ses semblables sont innocents et leur châtiment leur apparaît comme incompréhensible: « de quoi aurions-nous dû nous repentir? Qu'avions-nous à nous faire pardonner? » b. La barbarie C'est notamment au cours des diverses sélections subies par Primo Levi que la barbarie mise en œuvre par les nazis apparaît dans toute son horreur. Au cours de cette épreuve, les prisonniers étaient catalogués selon qu'ils pouvaient encore être utiles par leur travail ou non.
En bonne santé ou malade? » et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes. Tout baignait dans un silence d'aquarium, de scène vue en rêve. Là où nous nous attendions à quelque chose de terrible, d'apocalyptique, nous trouvions, apparemment, de simples agents de police. C'était à la fois déconcertant et désarmant. Quelqu'un osa s'inquiéter des bagages: ils lui dirent « Bagages, après »; un autre ne voulait pas quitter sa femme: ils lui dirent « Après, de nouveau ensemble »; beaucoup de mères refusaient de se séparer de leur enfant: ils leur dirent « Bon, bon, rester avec enfants » sans jamais se départir de la tranquille assurance de qui ne fait qu'accomplir son travail de tous les jours; mais comme Renzo s'attardait un peu trop à dire adieu à Francesca, sa fiancée, d'un seul coup en pleine figure ils l'envoyèrent rouler à terre: c'était leur travail de tous les jours. Si c est un homme chapitre 12. En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir: la nuit les engloutit, purement et simplement.
L'extrait étudié en cours du chapitre 2 va de « Au signal de la cloche » jusqu'à « toucher le fond ». Écrit en 1947 par Primo Levi, ce livre est devenu un ouvrage de référence pour les historiens: un des témoignages fondamentaux en ce qui concerne le génocide hitlérien et le système concentrationnaire. Le ton est sobre et posé, tel un témoignage. C'est une réflexion « sur l'âme humaine ». L'œuvre nous raconte son expérience depuis son arrestation jusqu'à sa libération un peu plus d'un an plus tard. En quoi ce texte montre la déshumanisation des déportés? I) La perte progressive d'identité (le processus de déshumanisation) 1. La structure du texte La structure du texte souligne bien la plongée dans une autre réalité: le passage de l'humain à l'inhumain, donc le commencement est marqué par les premiers mots ouvrant notre extrait: « Au signal de la cloche », la fin du processus étant signalée par le dernier terme: « le fond », faisant écho au titre du chapitre. Dans l'intervalle, le lecteur assiste à une plongée dans l'enfer (catabase), dont les étapes sont coulignés à la fois dans le récit (paragraphes 1 et 2) et la réflexion générale (paragraphes 3 à 5).