liteqz.com
Les essais suivants prolongent cette réflexion. Jean-Michel Maulpoix se fait notamment le défenseur d'un « lyrisme critique »: dans Pour un lyrisme critique, il voudrait « montrer [... ] que le lyrisme n'est pas réductible à cette idée simpliste d'un flux verbal peu ou mal contrôlé, non plus qu'à une quelconque effusion de sentiments » [ 4]. Le poète refuse de se "résigner à penser que la poésie soit privée de voix, ou que l'époque n'attende plus d'elle que le constat sans appel d'un désastre" [ 5]. Œuvres [ modifier | modifier le code] Poésie et récits Locturnes, Lettres nouvelles/Maurice Nadeau, 1978. La Parole est fragile, Cheyne, 1981. Emondes, Solaire, 1981, rééd. Fata Morgana en 1986. La matinée à l'anglaise, Seghers, 1981. Du lyrisme, essai. Dans la paume du rêveur, Fata Morgana, 1984. Un dimanche après-midi dans la tête, P. O. L, 1984, rééd. Mercure de France en 1995. Ne cherchez plus mon cœur, P. L, 1986. Papiers froissés dans l'impatience, Champ Vallon, 1987. Précis de théologie à l'usage des anges, Fata Morgana, 1988.
Jean-Michel Maulpoix | collection En lisant en écrivant, 2009 Lyrisme critique: L'expression peut surprendre, tant il s'attache d'ordinaire au lyrisme une idée d'emportement peu propice à la réflexion. Et pourtant cette parole poétique fiévreuse et débordante, qui volontiers se nourrit de crises, ne saurait se réduire à l'épanchement d'une émotion. Elle porte de longue date la méditation à même le chant. Sous ses formes les plus modernes, elle constitue ce lieu critique où la poésie s'examine et se redéfinit elle-même. En vers comme en prose, elle se pose des questions essentielles qui touchent à son pouvoir, ses limites et sa valeur. Voici la résistance et le savoir du poème mis en cause, aussi bien que son volume et sa forme, sa musique et son phrasé, son aptitude à la célébration ou son rapport avec le quotidien. Jean michel maulpoix du lyrisme en. Ainsi l'étude du lyrisme engage-t-elle à décrire les enjeux de la poésie et à dénombrer ses biens pour affirmer la continuité et le sens de sa tâche. C'est là une manière de répondre à l'impuissance et au désarroi qui la frappent.
Pour conclure ce texte juste et précieux, quelques scholies, où la critique poétique se fait, lumineusement, poésie pure. --Scarbo Quatrième de couverture À l'origine de ce volume est un essai, La voix d'Orphée, publié sous cette même couverture en 1989, et auquel j'ai récemment souhaité apporter quelques modifications en vue de sa réédition. Jugeant utile de le nourrir d'un plus grand nombre d'informations concrètes, susceptibles de servir l'entente de la notion de lyrisme, à un moment où celle-ci est l'objet d'un certain regain d'intérêt, j'ai ajouté au texte initial plusieurs nouveaux chapitres: sur l'histoire du néologisme, l'ode, l'élégie, l'inspiration, la voix... Ces ajouts furent bientôt tels que le texte initial doubla de volume: un nouveau livre vit le jour... Écrire sur le lyrisme, sans doute est-ce donc osciller sans cesse entre l'adhésion et le refus. Gagné tantôt par la ferveur, tantôt par le soupçon. Du lyrisme | Jean-Michel Maulpoix | Éditions Corti | Littérature, critique littéraire, biophilie. Tantôt convaincu, tantôt irrité. Et c'est risquer à tout moment de s'y laisser aller soi-même.
Non l'effusion, mais la tension. Non pas l'expression personnelle, mais l'adresse autrui. La dcouverte en soi du commun des mortels. Le lyrisme est tendu vers l'autre, aussi bien que tendu par l'autre. Que pouvons nous partager de plus intense avec nos semblables que la commune ignorance du pourquoi de notre existence? Aujourd'hui, c'est mare basse! Ni chants de sirnes, ni temptes sublimes: nous ne recueillons sur la plage lessive que les embruns sals des vagues et ce butin maigre de bois flotts, de coquilles et de morceaux de verre que le profond silence des mers avec parcimonie nous octroie. Le lyrisme est un terrain vague: espace indfini, sans borne, o chouent toutes sortes d'objets tranges: corchures du monde ou du coeur, sans valeur tablie ni signification. En cet endroit, l'on vaque. Le lyrisme, dans l'homme, est quelque chose comme le principe d'une errance. Pour un lyrisme critique | Jean-Michel Maulpoix | Éditions Corti | en lisant en écrivant. Quand elle n'est plus un envol, la posie reste une en-alle. Le lyrisme la pousse et la tire plus avant. Elle tend vers ses propres confins, elle survit dans ses propres marges.