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Prendre la file à l'arrivée Et suivre au pas Les coupés des beautés altières Portant blasons sur leurs portières Et leurs appas. Rester debout contre une porte A voir se ruer la cohorte Des invités; Les vieux museaux, les frais visages, Les fracs en coeur et les corsages Décolletés; Les dos où fleurit la pustule, Couvrant leur peau rouge d'un tulle Aérien; Les dandys et les diplomates, Sur leurs faces à teintes mates, Ne montrant rien. Et ne pouvoir franchir la haie Des douairières aux yeux d'orfraie Ou de vautour, Pour aller dire à son oreille Petite, nacrée et vermeille, Un mot d'amour! Je n'irai pas! – et ferai mettre Dans son bouquet un bout de lettre A l'Opéra. Poésie journée d hiver de théophile gautier 2. Par les violettes de Parme, La mauvaise humeur se désarme: Elle viendra! J'ai là l'Intermezzo de Heine, Le Thomas Grain-d'Orge de Taine, Les deux Goncourt; Le temps, jusqu'à l'heure où s'achève Sur l'oreiller l'idée en rêve, Me sera court.
Le ciel est noir, la terre est blanche; – Cloches, carillonnez gaîment! – Jésus est né; – la Vierge penche Sur lui son visage charmant. Fantaisie D'hiver, Théophile Gautier. Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid; Rien que les toiles d'araignées Qui pendent des poutres du toit. Il tremble sur la paille fraîche, Ce cher petit enfant Jésus, Et pour l'échauffer dans sa crèche L'âne et le boeuf soufflent dessus. La neige au chaume coud ses franges, Mais sur le toit s'ouvre le ciel Et, tout en blanc, le choeur des anges Chante aux bergers: » Noël! Noël! » Théophile Gautier
La bruine toujours pleure Sur notre sol consterné; Le soleil piteux demeure De brouillards enfariné. La neige, fourrure blanche, Ourle le rebord des toits; Elle poudre chaque branche De la perruque des bois. Sous son linceul elle enferme Les plus lointains horizons; À la barbe du Dieu Terme Elle suspend des glaçons. Dans ses rets froids et tenaces Au vol elle abat l'oiseau, Et, se durcissant en glaces, Fige le poisson dans l'eau. Sur la vitre des mansardes Elle étale ses pâleurs, Et fait aux lunes blafardes Un teint de pâles couleurs. Des Vénus trop court vêtues En cachant la nudité, La neige tisse aux statues Un voile de chastité. Bonne en ces heures maussades, En ces mortelles saisons, Elle fournit des glissades Pour la jeu des polissons! Elle coiffe la montagne D'un cimier fol et changeant, Et jette sur la campagne Son manteau de vif-argent. Poésie journée d hiver de théophile gautier chez ag2r la. Sous les pieds de la fillette Elle étend son blanc tapis, Et pour l'amant qui la guette Rend ses pas plus assoupis. Elle attache la pituite Au nez transi des bourgeois; Mais au rêveur qui médite Elle dit, trouvant la voix: « C'est moi qui suis ta Giselle, Ta vaporeuse willi; Je suis jeune, ja suis belle, J'ai froid; — ouvre-moi ton lit!