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Parmi les faits saillants des saisons à venir, on note des oeuvres présentées en primeur mondiale avec l'Orchestre Symphonique de Montréal (OSM), les Violons du Roy, et le Nouvel Ensemble Moderne (NEM). Parmis ses projets courants, on note la première mondiale de Weltengeist [Esprit du monde] présenté par l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et le chef d'orchestre cannadien Jordan de Souzaon en mai 2022, la commande d'une céation sur les poèmes d'Hélène Dorion par Les Violons du Roy, et la collaboration avec le poète américain Paul Auster sur un cycle d'oeuvres inspiré de sa poésie dont la première aura lieu à Montréal avec le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) lors de leur saison 2022-23. Simon Bertrand compositeur Presse " Bertrand's Du Crépuscule à L'aube is a great success, well constructed, which captivates by its contrasts and its brilliant use of rhythm. " — Ludwig Van Montréal, Caroline Rodgers, September 2018 " Bertrand's music, with its brassy flowing lines, paired perfectly with the cosmic scope of Poussière de soleil (a painting by Jean-Paul Riopelle).
Il avait été auparavant, en 2013, l'auteur d'une lettre ouverte à ses collègues, réflexion saine et pragmatique sur la situation de la musique contemporaine au Québec. Quatre ans plus tard, les choses bougent peu et lentement. Voici l'analyse de ce lucide ancien clarinettiste et saxophoniste, fasciné par Henri Dutilleux, qui a commencé la composition à l'âge de 24 ans en allant squatter les cours de Gilles Tremblay au conservatoire. Éclectisme et débrouillardise « Je blâme les établissements d'enseignement. Elles disent aux élèves: "Vous êtes compositeurs de musique contemporaine" et ne les encouragent pas à développer un éclectisme musical qui va leur permettre de gagner leur vie en faisant autre chose que de la musique de concert », constate, interrogé par Le Devoir, celui qui gagne son pain en composant notamment de la musique de film. Simon Bertrand se demande souvent: « Est-ce notre musique, le problème, ou est-ce le moyen de la diffuser? » Il en conclut que, forcément, « un compositeur qui sort du conservatoire ou de l'université devrait être le plus souple et éclectique possible: musique de concert, de film, de théâtre… » « Il faut développer l'éclectisme et la débrouillardise chez les jeunes compositeurs », plaide celui qui est persuadé que « l'avenir d'un compositeur au Québec n'est pas de composer uniquement pour la SMCQ, le NEM et quelques ensembles spécialisés ».
Ce samedi, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, la rencontre inespérée entre l'Orchestre symphonique de Montréal et l'Orchestre Métropolitain, intitulée Montréal symphonique, aurait dû être historique. Elle accouchera d'un concert de pop symphonisée. Sommes-nous donc à ce point dépourvus? « Trois orchestres sur le mont Royal et c'est comme si nous n'avions pas d'histoire! » se désole le compositeur Simon Bertrand, qui reconnaît n'avoir « aucun problème avec la pop symphonique », pour en avoir composé lui-même et en écouter beaucoup. « Mais nous avons bel et bien un patrimoine et quelques patriarches, comme Jacques Hétu, Roger Matton, Pierre Mercure ou François Morel », qui, selon notre interlocuteur, auraient trouvé une juste et légitime place dans un tel événement. Simon Bertrand s'interroge beaucoup sur le rôle du compositeur dans la société. Il a dirigé la rédaction du dernier numéro de la revue Circuit – Musiques contemporaines, intitulé Réflexions sur le métier de compositeur – Identité et singularité.
» Et les années ont passé. Aujourd'hui, le catalogue de Simon Bertrand compte environ 75 œuvres. Au concert Carnet de voyage, on entendra des pièces allant de 2003 à 2016, ainsi qu'une création, le Blues de Saint-Adolphe, un duo pour clarinettes…distancées. Le programme Avec Konna yume wo mita, pour violon, violoncelle et piano (interprété par le Trio Fibonacci) on voyage au Japon, où Simon Bertrand a vécu pendant trois ans. « Pendant que j'étais au Japon, le cinéaste Akira Kurosawa est décédé. Ma pièce s'inspire d'un de ses derniers films, intitulé Rêves. Quand je suis revenu au Québec, après mon séjour au Japon, le Trio Fibonacci m'a commandé cette pièce. » Chaque mouvement de Konna yume wo mita porte le titre d'un des huit courts métrages de Rêves, qui sont des « rêves-cauchemars »: Soleil sous la pluie, Le Verger aux pêchers, La Tempête de neige, Le Tunnel, Les Corbeaux, Le Mont Fuji en rouge, Les Démons gémissants, Le Village des moulins à eau. Si d'autres pièces au programme nous emmènent vers la culture japonaise, toutes ne sont pas nécessairement associées à des lieux précis du monde.
Compositeur « J'écris avec le sérieux d'un enfant qui s'amuse. » (Borges) Mon premier contact avec José Evangelista a été dans le cadre de son cours « Paronama des musiques du monde », dans les années 1990, à l'époque où, après un parcours d'instrumentiste, je commençais à m'intéresser à la composition. Ce cours fut, pour un jeune compositeur occidental ethnocentrique obsédé par les grands courants de la musique d'avant-garde européenne du XXe siècle, un véritable électrochoc qui m'a beaucoup marqué. Un jour, j'ai croisé José dans la grande pente de la Faculté de musique de l'Université de Montréal et lui ai annoncé que je partais étudier la composition à l'étranger. Je me souviens de son sourire et de ses mots: « C'est une très bonne nouvelle ». J'ai finalement passé douze ans à l'étranger, dont trois années marquantes en Asie. Par la suite, à mon retour en 2003, j'ai fait un doctorat sous sa direction, conjointe à celle de Denis Gougeon. Pendant ces années, José m'a toujours traité comme un collègue, avec la plus grande bienveillance, et a toujours été l'aise à avec le côté inclusif de ma musique sur le plan du langage musical et sa recherche de simplicité.