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– Des références polémiques d'actualité ¤Ainsi le tabac est condamné par le parti dévot qui vient d'obtenir l'interdiction de Tartuffe. ¤la comédie L'École des femmes (1662) a donné lieu à une longue polémique, en partie orchestrée par le parti dévot. Molière parodie ici Jean Donneau de Visé, qui, dans Zélinde, ou La Véritable Critique de l'École des Femmes (1663) avait tenté de ridiculiser Molière en mettant un faux éloge de la comédie dans la bouche d'Oriane, femme futile, et du rêveur Aristide (Jean de La Fontaine, ami de Molière): ORIANE. – Il faut avouer que c'est un agréable divertissement que la comédie. (Aristide lève la tête et écoute). Pour moi, je l'aime furieusement, et je veux mal à ceux qui ne la peuvent goûter. ARISTIDE. – Ce que vous dites en faveur de la comédie est véritable, et ceux qui ne l'aiment point, ne savent pas connaître les belles choses. C'est la passion de tous les honnêtes gens, et le plaisir le plus pur que l'on puisse prendre. Conclusion de la lecture analytique dom juan acte 1 scene 1 Finalement un éloge qui illustre bien ce qu'on appelle la double énonciation du langage théâtral (quand un personnage parle, il s'adresse aux autres personnages et au public; et au surplus, c'est l'auteur qui s'adresse par lui au public): Ainsi, le personnage Sganarelle fait un éloge délirant.
L'exposition installe la pièce dans une intrigue amoureuse de mariage, d'abandon et d'infidélité… Annonce de la suite de la pièce: annonce programmatique ou anticipation (une menace pèse sur Dom Juan, la menace du Ciel: « Suffit qu'il faut que le courroux du ciel l'accable quelque jour, qu'il me vaudrait bien mieux d'être au diable que d'être à lui »), annonce du dénouement et du châtiment de Dom Juan par le Ciel. Une pièce entre comédie et tragédie Annonce aussi de la double orientation de la pièce. Une comédie d'intrigue: amour, mariage, infidélité, thème de l'inconstance amoureuse, du désir masculin… et relations ambiguës entre un valet et son maître… Autant de thèmes appartenants au genre de la comédie classique. Avec en plus la présence de Sganarelle, personnage comique. Une tragédie: thème moins gai du Mal - « tant d'horreurs », « une terrible chose » -, et de l'endurcissement au Mal de Dom Juan qui est menacé. Prédiction de Sganarelle « Suffit qu'il faut que le courroux du ciel l'accable quelque jour » qui apparaît comme le poids d' une fatalité proprement tragique… Menace réitérée à la fin de l'acte par Done Elvire « le Ciel te punira, perfide, de l'outrage que tu me fais »… → Cet extrait livre des informations sur l'intrigue mais aussi sur le double ton de la pièce à l'image de cet extrait: sous la légèreté du ton se dessine un sujet grave.
Lorsque Molière représente Tartuffe ou l'imposteur en 1664, il se fait violemment attaquer par le parti des dévots, ces religieux rigoristes qui se sont sentis visés par la peinture de ce faux-dévot-vrai-hypocrite qu'est le personnage de Tartuffe. Molière est obligé de retirer sa pièce après quelques représentations seulement, et même la protection du Roi n'y peut rien. Lorsqu'il revient, l'année d'après avec le Dom Juan, la cabale l'attend au tournant. Le personnage est sulfureux et déjà bien connu du public puisque Molière le reprend de l'espagnol Tirso de Molina et de son Burlador de Sevilla y convidado de piedra (vers 1630). Dom Juan est en effet un libertin qui enchaîne les conquêtes amoureuses et un impie qui ne respecte "ni Ciel, ni saint, ni enfer, ni loup-garou…" Il y a donc de la provocation de la part de notre auteur à s'annoncer sur les planches avec un sujet aussi sensible. Le jour de la première, la salle est vraisemblablement pleine de ces dévots à l'affût du mot de trop, du "dérapage" dirait-on de nos jours.
Il a quitté Done Elvire et a peut-être changé de sentiment pour elle. Sont évoquées toutes les séductions de Dom Juan: par exemple à travers les énumérations « Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui » et les pluriels qui marquent la multiplicité « toutes celles », « en divers lieux ». Dom Juan est véritablement comme le dit Sganarelle un « épouseur à toutes mains ». Un personnage lié au plaisir: Dom Juan est comparé à des personnages associés au plaisir voire à la débauche: « en pourceau d'Epicure », « en vrai Sardanapale ». Un libertin d'esprit Une attitude qui traduit une contestation, un refus des idées et des valeurs traditionnelles. Le refus du mariage comme engagement sacré. Non seulement il quitte sa femme « Tu me dis qu'il a épousé ta maîtresse: crois qu'il aurait plus fait pour sa passion, et qu'avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat », mais c'est seulement pour lui un instrument de séduction: « Un mariage ne lui coûte rien à contracter; il ne se sert point d'autres pièges pour attraper les belles ».
Je n'ai pas grande peine à le comprendre, moi; et si tu connaissais le pèlerin, tu trouverais la chose assez facile pour lui.
Il considère le mariage comme une stratégie d'attirer les femmes et non comme une relation stable. Il rejette ce principe. 3) Un grand seigneur, pérogatives dues a son rang social. (connotation péjoratif car périphrase pour dénoncer les privilèges des nobles) La comparaison « en vrai Sardanapale » (roi légendaire synonyme de débauche et de dépenses excessives) dénonce le train de vie de DJ qui dépense à outrance l'argent qu'il n'a pas et qu'il peut continuer à avoir grâce à Mr. Dimanche son créancier dont il se joue. De ce fait Molière critique la richesse des nobles car ceux-ci ont tous le temps nécessaire pour faire la cour à de jeunes femmes puisqu' ils n'ont pas à travailler pour vivre. « Un grand seigneur méchant homme » Cet oxymore montre... Uniquement disponible sur