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A force d'yeux écarquillés et de gambades, le propos édulcoré sonne mièvre. Etait-il nécessaire de surligner ainsi l'innocence enfantine, de se lancer dans un ballet de chaises censé exprimé la difficulté à trouver sa place? La langue exubérante de Cohen exige pour s'épanouir un cadre rigoureux et sobre dénué d'effets et de commentaires superflus. Malgré tout, on ne peut que se réjouir que ce texte magnifique vive sur la scène et soit transmis au public qu'il touche en plein coeur. Ô vous frères humains d'Albert Cohen, mise en scène et scéographie Alain Timar. Avec Paul Camus, Gilbert Laumor, Issam Rachyq-Ahrad. Festival d'Avignon, au théâtre des Halles à 11h. Ô vous, frères humains - Luz - Librairie Eyrolles. Durée: 1h30. Tel. 04 32 76 24 51. © Thomas O Brien
Comme ce camelot autrefois. « Cette fois, je voulais voir les yeux de cet enfant. Alors je l'ai dessiné afin qu'il me regarde. Qu'il nous regarde. Et que l'écrivain qu'il était devenu nous interroge encore. » (Luz) Luz, d'après l'œuvre d'Albert Cohen, Ô vous, frères humains, 136 p. n&b, Futuropolis, 19 € — Lire les premières planche ici Lire ici le grand entretien de Luz avec Nicolas Tellop
Et par-delà les mots, dans la sienne propre, pour mieux prolonger et transcender le questionnement de l'écrivain. Et regarder le monde en face. Plus encore, Luz montre et démontre (si besoin était) qu'il est un artiste avant tout et ne peut être réduit au dessinateur de presse qu'il a longtemps été. Ô vous frères humains analyse fonctionnelle. L'exercice lui est d'ailleurs devenu difficile. Lors de notre rencontre il y a un an lors de la sortie de Catharsis, Luz m'expliquait comment dessiner lui avait permis de se réapproprier son intimité perdue et préfigurait ce qui allait venir: c'était un retour aux sources, à ce qui fait l'essence de son engagement en bande dessinée; raconter des histoires, dire le monde, sortir de l'introspection (ou de l'autobiographie comme dans Claudiquant sur le dancefloor ou Faire danser les filles, aux éditions Hoëbeke) pour aller vers une expression plus large de son art et de ses convictions. Quitte à être mutique et onirique – la quasi absence de dialogues et le texte d'Albert Cohen reproduit par Luz se complétant pour mieux exprimer l'indicible mal être du jeune enfant et de l'auteur de bandes dessinées.
Est-ce notre enveloppe corporelle qui fait donc naître en nous nos origines? Ces allusions historiques ne sont évidemment pas le fruit de la réflexion d'un enfant de 10 ans, mais Cohen lui prête ce langage… Et pousse son esprit dans ses retranchements factuels comme étant des choses innées. Comme si nous portions en nous l'histoire de notre peuple. Cette démarche est-elle possible aujourd'hui? … [1] Ibid., p. 38-39 [2] On peut y voir une allusion à La ballade des pendus de François Villon. [3] Ibid., p. 7. [4] Ibid., p. 18. [5] Ibid., p. 91. Ô vous frères humains analyse économique. [6] Ibid., p. 93. [7] Ibid., p. 68. [8] Ibid., p. 115-118. [9] Ibid., p. 95. [10] Ibid., p. 139-141.