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En deux ans seulement, le cimentier nigérian a supplanté Cimencam du Groupe Lafarge, qui officie au pays depuis cinquante ans. Bousculant par la même occasion un marché en plein essor. Par Didier Ndengue, à Douala Depuis cinq semaines, les gérants de quincailleries et les briquetiers camerounais sont à l'école de Dangote Cement Cameroon. Pendant des ateliers baptisés « 3 X Biz Day », organisés tous les vendredis, les partenaires de la filiale camerounaise de la multinationale nigériane sont édifiés sur la qualité et les secrets de fabrication de son ciment. Le vendredi 3 novembre dernier, les responsables de la société ont reçu une délégation de cinquante personnes en provenance de la région du centre, après celle du littoral, pour une autre séance de travail. C'est également l'occasion pour certains, de découvrir les installations de la cimenterie située au lieu-dit « Base Elf » dans la capitale économique. La filiale revendique 46% des parts du marché Cette initiative est à sa première expérience au sein de l'entreprise, depuis son ouverture en 2015.
© Droits réservés Opportunités d'affaires L'implantation des nouvelles usines est pourtant motivée par les opportunités d'affaires qu'offre notamment la multitude de projets d'infrastructures réalisés par ces autorités, dans le cadre du programme politique présidentiel « Vision 2035 » qui entend positionner le Cameroun au rang des économies émergentes à l'horizon 2035. Après Douala, où il déclare un investissement de l'ordre de 220 millions de dollars réparti entre 150 millions pour la construction de l'usine et 70 millions pour le quai, le groupe Dangote, leader du marché du ciment en Afrique subsaharienne, a décidé de renforcer sa présence au Cameroun avec le chantier attendu d'une deuxième usine d'une capacité identique à la première près de Yaoundé. Il se targue d'avoir favorisé une baisse des prix du ciment sur le marché. De 6. 500 francs CFA (environ 10, 8 dollars) le prix moyen du sac de 50 kilogrammes du ciment de type 42. 5 avant la concurrence dans la capitale, l'on est passé aujourd'hui à un prix compris entre 4.
Cette mise en garde a été faite au cours de la réunion présidée le 13 avril 2022 au Mincommerce en présence des cimentiers et des distributeurs. Convoquée au pied levé sur hautes instructions de la hiérarchie au sujet de l'approvisionnement du marché de ciment, le Ministre du Commerce s'est voulu plus clair « on va au marché, on ne trouve pas de ciment, quand on le trouve, il est vendu à des prix qui relèvent de la spéculation. Les distributeurs disent qu'on ne leur livre pas de ciment, les producteurs disent qu'on avait jamais livré autant de ciment à Yaoundé ». Ce tableau peu reluisant nous renvoie à l'année 2008-2009 au cours de laquelle le ciment se vendait dans les circuits informels dans les quartiers. Heureusement que l'Administration en charge du Commerce avait dû recourir aux méthodes particulière pour faire revenir du ciment. De plus d'un million de tonnes à l'époque à près de quatre millions cinq cent tonnes de production actuellement, « vous vous êtes octroyé l'augmentation de prix 'est ce qui fait problème?
Présente aussi à Douala depuis 2015, l'usine de Ciments d'Afrique (Cimaf) a clôturé sa première année d'activités avec une production de 300. 000 tonnes en 2016, a en outre appris Xinhua lors du forum sur le ciment organisé à l'initiative de Dangote Cameroon en marge du 6e Salon international de l'entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé, plus connu sous le nom de Promote. Cet investissement marocain offre pour sa part une capacité de production installée de 500. 000 tonnes l'an, soit 100. 000 tonnes de moins que Necsen, projet turc implanté dans la même ville depuis 2016 où il fournit 300. 000 tonnes sur une capacité installée annuelle de 500. 000 tonnes, selon les chiffres disponibles au ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique. "Dans ce pays, les décisions sur les investissements traînent", a déploré le directeur général de Dangote Cameroon, en référence à un climat des affaires difficile marqué par un niveau de corruption insoutenable et des lourdeurs administratives, sur lequel la Banque mondiale ne cesse d'interpeller les autorités camerounaises.