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Tous nos proches à Togliatti travaillaient à l'usine et moi-même j'y ai travaillé. Je n'avais pas d'autre choix, tout est lié à l'entreprise", raconte Sergueï Diogrik. Sergueï Diogrik (g), responsable du Lada History Club, et son assistant Kamil restaurent une Lada Niva des années 1980, 4X4 de légende, dans leur garage à Togliatti, en Russie, le 31 mars 2022 (AFP - Yuri KADOBNOV) A 43 ans, il s'occupe du club Lada History, réunissant des amateurs du monde entier de la voiture soviétique. Un temps mécanicien, il se consacre désormais à la restauration de Lada d'époque. "C'était une production puissante. Le record au début des années 80 a été de 720. 000 voitures par an", affirme-t-il, contre près de 300. Lada années 80 jours. 000 voitures produites en 2021 à Togliatti, selon le cabinet Inovev. "C'était à la mode de venir ici. Maintenant la mode pour les jeunes, c'est de partir à Moscou ou ailleurs", regrette Sergueï. Mais il veut garder espoir, car Togliatti a réussi à survivre au chaos et au banditisme des années 1990.
La barque restera le logo de Lada jusqu'à aujourd'hui. Un logo qui a tout de même largement évolué. En 1993, le monde change, et Lada aussi. Un logo qui évolue en douceur Dans les années 80, la marque Lada est souvent représentée par le logo rectangle, sur fond rouge, avec le dessin traditionnel de la barque. En 1991, l'URSS explose, et Lada, premier constructeur automobile du pays, se voit confrontée du jour au lendemain à l'économie de marché. Les mafias gangrènent l'usine, qui est pillée chaque jour par les vols systématiques. Lada entame sa mue vers une société capitaliste. Pour accompagner ce changement, le logo devient ovale, sur fond bleu. Automobile. Lada : un logo... parti d'une erreur de design !. En 2002, le logo passe sur un bleu plus foncé, avant d'arborer des reflets argentés en 2007, année où Renault prend le contrôle de la société. En 2013, le logo perd ses couleurs, prend de l'épaisseur et devient entièrement chromé. En 2022, le logo Lada passe au flat design. Lada aussi est à la mode! Il y a quelques mois, la marque Russe, qui se porte mieux que jamais et participe aux résultats financiers du groupe Renault, commande un nouveau logo.
Togliatti, ville "mono-industrielle", ne fait qu'un avec la gigantesque usine de voitures Avtovaz, premier constructeur de Russie. Mais à cause des sanctions internationales, cette cité et ses ouvriers risquent d'être entraînés dans un gouffre. Dans un petit appartement de l'Avtozavodsky raïon, quartier en échiquier autour de la tentaculaire fabrique qui produit la légendaire Lada, des ouvriers sont attablés sous les drapeaux rouges de leur syndicat Edinstvo (Unité). "C'est une ville-usine. Tout le monde ici bosse soit pour l'usine, soit pour la police", ricane Alexandre Kalinine, 45 ans, conducteur de monte-charge depuis quinze ans chez Avtovaz, géant de l'automobile que l'alliance Renault-Nissan contrôle à 68%, au côté de l'Etat russe. "Pour Togliatti, l'usine, c'est tout. Lada années 80 000. Toute la ville a été construite autour" à l'époque soviétique, raconte Irina Mialkina, 33 ans, qui travaille dans un entrepôt de pièces détachées depuis onze ans. La construction de l'usine a commencé en 1966 avec le concours de Fiat dans cette ville nommée d'après le communiste italien Palmiro Togliatti.