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Elle est à la fois une armure dans le prétoire et la blouse de travail de tous les jours: la robe de l'avocat, jetée à terre en opposition à la réforme des retraites, est un symbole puissant de l'indépendance et de l'unité de ces auxiliaires de justice. L'image est saisissante: des dizaines de robes noires s'envolent pour venir tapisser le dallage de marbre de la salle des pas perdus du palais de justice de Paris. Le geste, initié mercredi par le barreau de Caen, se multiplie à travers les tribunaux de France, contre une réforme qui prévoit de doubler leurs cotisations et "va tuer les petits cabinets", estime la profession. "C'est parce que nous la vivons tous comme +sacrée+ que ce geste est fort. (... ) Nos confrères ont choisi une action qui illustre le dédain affiché par notre ministre, pour notre robe, depuis des mois. #IamCaen" a tweeté Christian Saint-Palais, président de l'Association des avocats pénalistes. Sous la robe des avocats, le style... et des costumes sur mesure ! - L'Express. Depuis des mois, ils ont manifesté, bloqué les tribunaux, réclamé le renvoi d'audiences, mais c'est ce geste qui marque la profondeur de leur colère.
La robe d'avocat est l'un des costumes civils les plus anciens et reste aujourd'hui un fort symbole d'égalité et d'uniformité. Mais d'où vient cette tradition? L'histoire de la robe La robe d'avocat daterait du XIIème siècle et proviendrait des tenues habituellement portées par le clergé. Le but était de lier la justice au pouvoir royal, ce qui pris fin avec la Révolution Française où tous les signes de la royauté furent évincés. A l'origine, la robe d'avocat était composée de 33 boutons qui représentaient l'âge de la mort du Christ. Robe des avocats de. Elle portait la couleur noir qui symbolisait le clergé. Aujourd'hui, peu de choses ont changé si ce n'est que le nombre de boutons est déterminé en fonction de la taille de l'avocat. La réglementation de la robe Contrairement à la France, le port de la robe chez les avocats belges est très réglementé, en passant par la matière des tissus à la manière de la porter, rien n'est laissé au hasard. C'est à la suite d'un décret révolutionnaire de 1802 que la robe fut réintroduite chez les avocats: « Aux audiences de tous les tribunaux, les gens de loi porteront la toge de laine fermée par devant, à manches larges, toque noire, cravate pareille à celle des juges, cheveux longs ou rond.
Les magistrats du parquet, juges, procureurs et greffiers en chef portent des costumes autres, à quelques différences près entre tous. L'objectif? Pouvoir distinguer les représentant de l'exercice de la Justice et professionnels du droit dans le tribunal d'instance (TI), tribunal de grande instance (TGI), tribunal de commerce (TC), tribunal correctionnel et tous les autres tribunaux, ainsi qu' éviter l'inégalité d'apparence entre confrères, selon le jargon du métier. Une question de déontologie, en somme. Robe des avocats a la. Par contre, une fois sorti du Palais-de-Justice, interdiction de porter la robe dans le métro, pour recevoir un client et même dans l'intimité. Seules dérogations possibles: la solennelle prestation de serment ou l'enterrement des collègues. De grands cafetans depuis le Moyen-Âge Bien qu'elle ne soit obligatoire que depuis les années 1970, la robe noire est d'actualité... depuis le Moyen-Âge. À cette époque, la Justice est considérée comme étant de droit divin. Ceux qui la représentent sont donc des religieux qui plaident en soutane (en toute impartialité évidemment).
Et d'ajouter « qu'afin de protéger leurs droits et libertés, chaque avocat, dans l'exercice de ses fonctions de défense et de représentation, se doit d'effacer ce qui lui est personnel et que le port du costume de sa profession sans aucun signe distinctif est nécessaire pour témoigner de sa disponibilité à tout justiciable ». La nouvelle interdiction édictée par le Conseil de l'Ordre des avocats de Lille, en ne s'appliquant qu'au port, avec la robe, « de tout signe manifestant une appartenance ou une opinion religieuse, philosophique, communautaire ou politique » était donc, selon les juges, proportionnée et conforme à l'objectif poursuivi, « à savoir protéger l'indépendance de l'avocat et assurer le droit à un procès équitable ». Cassation civile 1re, 2 mars 2022, n° 20-20185 © 2022 Les Echos Publishing