Mais l'histoire des Guadeloupéens et des forces de l'ordre est tumultueuse. Si la population souhaite ce retour à l'ordre, certains jeunes, eux, se préparent à l'affrontement, élus et syndicats locaux s'étant déjà dédouanés de toute responsabilité à venir. Les marges de manœuvre sont donc extrêmement minces. Le retour à l'ordre républicain doit s'accompagner du retour au dialogue. Si la porte se referme après l'obligation d'obéissance sans ouvrir un dialogue constructif, ce sont des rancœurs nouvelles qui viendront s'accumuler sur les anciennes et fragiliseront encore plus les relations entre l'État et la population. Antilles: face aux violences, l’obligation vaccinale reportée. C'est justement ce qui s'est passé avec la visite éclair en Guadeloupe de Sébastien Lecornu, le 29 novembre 2021, où des logiques inconciliables se sont opposées et où la posture inflexible du ministre des Outre-mer a créé l'unité des élus. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, face à la presse, le 28 novembre, en Guadeloupe. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP
La situation actuelle, comme celle de 2009, est le résultat de décennies de marginalisation.
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Le Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire en Guadeloupe a déclaré lundi dans un communiqué « n'avoir eu aucune réunion, ni avec les parlementaires, ni avec les élus de Guadeloupe concernant les revendications portées par le collectif d'organisations et confirment n'avoir mandaté quiconque pour négocier quoique ce soit en son nom ». 2 250 forces de l'ordre mobilisées, couvre-feu La Guadeloupe, qui connaît un fort taux de chômage atteignant 35% chez les jeunes, est secouée aujourd'hui par un mouvement, ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences dans la nuit de jeudi à vendredi, quand ont débuté des violences et des pillages. Menace avec un « fusil à pompe », médecin « tenu en joue », l'Agence régionale de santé de Guadeloupe a fustigé « les agressions physiques que les professionnels de santé ont subies ces derniers jours alors qu'ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de Guadeloupe ».
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Sur les réseaux sociaux, des vidéos tournent, devenues virales. On y voit la maire de Sainte-Rose empêchée de passer, pendant que la mairie a été ouverte de force et transformée en «maison du peuple». «Il y a deux types de populations sur les barrages: ceux de la journée qui militent contre l'obligation vaccinale et le passe sanitaire, et ceux de la nuit, cagoulés, armés. C'est vraiment très distinct», poursuit Emmanuel. Mare gaillard mon compte site. Pour autant, rien ne traverse le barrage. Même les transporteurs médicaux, en charge de patients, ont du mal à passer, selon plusieurs témoignages, qui remontent d'autres barrages. Agressions et car-jacking
Un appel a d'ailleurs été lancé plusieurs fois par l'agence régionale de santé de l'île qui «alerte sur les agressions physiques subies par les professionnels de santé, alors qu'ils allaient soigner les pères, les mères et les enfants de Guadeloupe». Un communiqué énonce pêle-mêle, des menaces au fusil à pompe, des tentatives de car-jacking, « un médecin tenu en joue avec un fusil sur la tempe à la sortie de sa garde aux urgences», des caillassages de voiture mais aussi des agressions de pharmacien.