Une ombre entoure de ses mains un disque lumineux projeté au sol, lui donne matières et formes jusqu'à l'émergence d'une sphère, bien solide, qui libère sur le plateau ses créatures fantasmagoriques. Sous la toile de Jheronimus suit la progression du triptyque originel, ébauchant le spectacle avec la partie la moins connue – celle des pans extérieurs – représentant la Création du Monde. Suivent alors les volets de la naissance des premiers êtres vivants; du jardin des délices jusqu'à ce monde dystopique, véritable enfer(s) sur terre. Ces personnages que l'on voit défiler au plateau sont ceux imaginés par le peintre: arbre mouvant aux branches composées de mains tenant des pommes rouges, créatures-carapaces à jambes humaines ou mi-homme mi-oiseau… Libérés du cadre, ils empruntent plus à l'animal qu'à l'humain, se déplacent gracieusement en mêlant indissociablement cirque, danse, acrobaties et clown. Les artistes s'effacent au profit de ce qu'ils incarnent, tant et si bien qu'ils en sont parfois méconnaissables.