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» En effet, elle est clairement à vocation civile (elle concerne les colotis et non, par exemple, les engins de lutte contre l'incendie) et introduit une restriction au droit de se clore (consacré par l'article 647 du Code Civil). Cela n'empêche pas le Conseil d'Etat de considérer qu'elle a été méconnue par l'arrêté, qui ne s'est pas opposé à la mise en place de barrières à l'entrée du lotissement, donc de la considérer comme une règle d'urbanisme. J'en déduis qu'il se reconnaît le droit de contrôler un cahier des charges approuvé dans sa globalité, sans distinguer les règles d'urbanisme de celles qui ne le seraient pas. Si cela ne vaut a priori que pour les cahiers des charges approuvés dont le maintien aurait été voté par la majorité requise des colotis avant la loi ALUR, cette position fait curieusement écho à celle de la Cour de Cassation, chacune des deux juridictions s'estimant compétente pour contrôler l'application de ces documents dans leur globalité sans considération de durée.
315-2-1 ne remettent pas en cause les dispositions d'un cahier des charges et que ce document, quelle que soit sa date, approuvé ou non, revêtant un caractère contractuel, ses clauses engagent les co-lotis entre eux pour toutes les stipulations qui y sont contenues sans limitation dans le temps ( Cass. III: 12. 2. 97). Or, nombre de documents dénommés cahiers des charges comportent des normes d'urbanisme ou, situation plus délicate, " contractualisent " le contenu du règlement ou du document d'urbanisme en vigueur à l'époque. De fait, les règles d'urbanisme propres au lotissement qui ont été " contractualisées " continuent de régir les rapports de droit privé des co-lotis après l'expiration du délai de 10 ans. Les colotis peuvent alors invoquer le non respect du contrat devant le juge judiciaire et ceci sans avoir à faire état d'un préjudice. Les conséquences sont lourdes puisque de nombreuses condamnations à démolition sont intervenues ces dernières années sur le fondement d'anciens cahiers des charges jusque-là oubliés de tous.
). C'est un document administratif puisque validé par l'Administration lors de l'obtention du permis d'aménager. *Le cahier des charges est un document contractuel opposable uniquement aux colotis entre eux. (Ex: choix d'essences pour la végétation des clôtures, couleurs imposés pour les menuiseries). C'est un document de droit privé. Par la loi ALUR, le législateur a voulu prévoir la caducité des règles contractuelles des cahiers des charges non approuvés (c'est-à-dire pour les lotissements postérieurs à 1978) qui ont pour objet ou pour effet d'interdire ou de restreindre le droit de construire ou encore d'affecter l'usage ou la destination de l'immeuble, car il considère qu'il s'agit de règles d'urbanisme. Les lotissements pouvaient éviter la caducité automatique à la condition que, dans un délai de 5 ans à compter du 26 mars 2014, ledit cahier des charges ait fait l'objet d'une publication au bureau des hypothèques ou au livre foncier décidée par les colotis conformément à la majorité définie à l'article L.
En effet, le lotisseur n'était à l'époque tenu que de présenter à l'administration un plan du lotissement et un cahier des charges, lequel comportait tout à la fois des règles régissant les relations entre co-lotis et des normes d'urbanisme.
Cass. Civ. III: 7. 12. 05 Les lotissements créés depuis 1977 sont facultativement régis par un règlement et/ou un cahier des charges. Le règlement, rédigé par le lotisseur, a pour objet d'apporter des compléments aux règles d'urbanisme déjà en vigueur. Il doit être compatible avec celles-ci et être approuvé par l'autorité administrative. Le cahier des charges quant à lui est un document contractuel de droit privé fixant les relations entre le lotisseur et les co-lotis et celles des co-lotis entre eux. Afin de ne pas laisser se pérenniser des " règles d'urbanisme d'origine privée ", il est prévu que les règles d'urbanisme contenues dans les documents approuvés d'un lotissement cessent de s'appliquer au terme de dix ans à compter de la délivrance de l'autorisation de lotir dans les communes dotées d'un plan local d'urbanisme ou un document en tenant lieu sauf opposition expresse des co-lotis ( Code de l'urbanisme: L. 315-2). La Cour de cassation considère, cependant, que les dispositions de l'article L.
L 442-9 du Code de l'urbanisme sont tout simplement supprimés. Ainsi, la disparition programmée pour mars 2019 de tous les cahiers des charges des lotissements autorisés depuis 1977 n'aura donc pas lieu. Le cahier des charges continuera donc à régir les relations entre les colotis. Ce qui peut sembler rassurant pour les colotis qui veulent protéger l'harmonie, le charme et l'intégrité de leur lotissement, Mais que change la loi ELAN pour les colotis? Outre le maintien des cahiers des charges, dorénavant les parties communes pourront voir leur affectation modifiée sans vote à l'unanimité. Grâce à la suppression du 2eme alinéa de l'article L442-10 du code de l'urbanisme, c'est la règle de la double majorité qui s'appliquera à savoir la moitié des propriétaires détenant ensemble les deux tiers au moins de la superficie d'un lotissement ou les deux tiers des propriétaires détenant au moins la moitié de cette superficie. Ainsi des espaces verts délaissés pourront se voir modifié en espaces urbanisables changeant de fait la physionomie des lotissements sans que la majorité absolue soit nécessaire.
442-10 du code de l'urbanisme. Mais les années passant, la Loi ALUR est apparue comme difficilement lisible et applicable. Les magistrats n'ont eu de cesse depuis 5 ans de réaffirmer la force de loi des cahiers des charges, tout du moins pour son côté contractuel gérant les relations entre colotis.