liteqz.com
Entre leurs mains, le chien est un objet. Il est d'ailleurs en papier, la matière de prédilection de la compagnie Les Anges au plafond. Il se prête à toutes les transformations. Il est plié, déchiré, froissé, dans un étonnant manège à images sans cesse en mouvement, où s'intègrent les personnages, des images d'archives des émeutes raciales aux Etats-Unis et le fougueux batteur-chanteur Arnaud Biscay, dont les interventions s'inspirent du jazz et du spoken word. White Dog, par la Cie Les Anges au plafond. Dans le cadre du festival MAR. T. O. Du 15 au 21 mars. Mar. et ven., 20h30; mer., jeu. et sam., 19h30; dim., 16h. Théâtre 71, 3, place du 11-novembre, Malakoff. Tarifs: 8-17 €. théâtre Partager Contribuer Sur le même thème Postez votre avis Pour soutenir le travail de toute une rédaction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message? Vous avez choisi de ne pas accepter le dépôt de "cookies" sur votre navigateur, qui permettent notamment d'afficher de la publicité personnalisée. Nous respectons votre choix, et nous y veillerons.
C'est un spectacle visuel, puissant et poétique, visitant un pan de la vie de Romain Gary et son roman éponyme, Chien blanc, sur fond de haine raciale dans l'Amérique des années soixante. Avant la représentation grand public de ce jeudi soir, le spectacle a été proposé cet après-midi à des scolaires. Dans le clair-obscur, des ombres se dessinent derrière des rideaux de papier sur lesquels le narrateur, Brice Berthoud, inscrit une date, écrit une ville (« Hiver 1968, Los Angeles ») et dessine une tête de chien, Batka, un White dog. « C'est à cette période qu'il entra dans mon existence ». Un chien dressé à tuer des Noirs Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région. Au rythme « live » de la batterie, et de notes d'humour, le marionnettiste donne vie à ce chien blanc et commence à raconter son histoire. Les rideaux se déchirent laissant apparaître la scène avec, au centre, un grand cercle pop-up où surgit le salon intimiste d'une villa à Beverly Hills.
Et une fois qu'elle est rentrée dans la maison, et là, c'est la maison des Gary, qu'est-ce qu'on en fait? On a ce monstre chez soi, et il est indomptable, il est mystérieux, il est changeant. Il peut-être aussi bien adorable que féroce. C'est une histoire de manipulation. Suivant qui touche au chien, qui le manipule, ça a un sens politique. La marionnette raconte vraiment ça. Notre capacité à transformer les choses en des monstres. Comment avez-vous décidé de créer ce spectacle? Brice Berthoud: Le moment où on a choisi de raconter cette histoire, c'était le jour de la première de R. E, qu'on a crée le 13 novembre 2015, le jour des attentats de Paris. On venait de lire White Dog, Chien Blanc, qui parlait de ça, de cette montée des extrêmes, de cette bêtise humaine, et là, pour le coup, qui est insidieusement mise dans la peau d'un chien. Camille Trouvé: Gary essaye de nous éclairer, il traverse cette Amérique en proie à la violence, il la traverse encore avec une lampe de poche, et il éclaire certains endroits, pour qu'on puisse les comprendre, ou en tout cas, les appréhender, et il essaye de nous expliquer qu'est-ce qui est à l'oeuvre, quelles sont les forces qui sont à l'oeuvre… Ca parlait aussi de notre peur, de voir les communautés s'affronter, ce jour-là, le 13 novembre… Nous, on est nés dans des banlieues très multiculturelles.
Le Monde
La narration se perd entre les allers-retours entre la Californie et Paris, l'évocation de la vie personnelle de Jean Seberg et Romain Gary. Brice Berthoud et Camille Trouvé doivent simplifier leur spectacle pour aller à l'essentiel. Il nécessite d'être épuré et raccourci.